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- Premier podcast : Qu’est-ce que la sensibilisation centrale ?
- Deuxième podcast : Comment évaluer la sensibilisation centrale ?
- Troisième podcast : Est-ce pertinent ?
- Quatrième podcast : Le traitement
- Cinquième podcast : Les autres facteurs
(01) Qu’est-ce que la sensibilisation centrale ?
Dans le podcast, Laurent FABRE explique la multiplicité des représentations de la sensibilisation centrale. La définition originale de la sensibilisation centrale est l’augmentation de l’efficacité de la synapse du premier neurone nociceptif avec le second neurone. Tout cela se passe au niveau de la corne postérieure de la moelle épinière.
D’autres auteurs ont élargi le concept de sensibilisation centrale pour expliquer toutes les douleurs persistantes sans lésion objectivable ce qui pourtant correspond à la définition actuelle de la douleur nociplastique selon l’IASP.
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Papier de Woolf discuté dans le podcast : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20961685
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Ressources supplémentaires pour creuser le sujet
🌐 Analyse de Moseley d’une revue sur la sensibilisation centrale.
📃 Woolf, C. J. (2014). What to call the amplification of nociceptive signals in the central nervous system that contribute to widespread pain? Pain, 155(10), 1911–2.
📃 Kamen, L. B. (2018). Central Sensitization, Central Sensitization Syndromes, and Chronic Neuropathic Pain. Challenging Neuropathic Pain Syndromes, 7–20.
📃 Kosek, E., Cohen, M., Baron, R., Gebhart, G. F., Mico, J.-A., Rice, A. S. C., … Sluka, A. K. (2016). Do we need a third mechanistic descriptor for chronic pain states?
📃 van den Broeke, E. N. (2018). Central sensitization and pain hypersensitivity: Some critical considerations. F1000Research, 7, 1325.
📃 van den Broeke, E. N., Torta, D. M., & Van den Bergh, O. (2018). Central Sensitization: Explanation or Phenomenon? Clinical Psychological Science, 6(6), 761–764.
📃 Nijs, J., Polli, A., Willaert, W., Malfliet, A., Huysmans, E., & Coppieters, I. (2019). Central sensitisation: another label or useful diagnosis? Drug and Therapeutics Bulletin, 57(4), 60–63.
🎬 Discussion de Ben CORMACK et de Elle LAFEMME sur le sujet
📱 Publication Facebook avec quelques discussions autour de ce « diagnostic ».
(02) Comment évaluer la sensibilisation centrale ?
Dans le second podcast, Laurent et Anthony discutent des méthodes d’évaluation de la sensibilisation centrale. L’inventaire de sensibilisation centrale semble intéressant mais il est probable qu’il n’évalue pas la sensibilisation centrale en réalité. Le Test Sensoriel Quantitatif ou Quantitative Sensory Testing (QST), le test de référence actuelle est inutilisable au cabinet car nécessite du matériel coûteux. Pour l’instant, l’inventaire de sensibilisation centrale ne correspond pas à ce qui est évalué en QST.
Ressources
📃Nijs, J., Torres-Cueco, R., van Wilgen, C. P., Girbes, E. L., Struyf, F., Roussel, N., … Meeus, M. (n.d.). Applying modern pain neuroscience in clinical practice: criteria for the classification of central sensitization pain. Pain Physician, 17(5), 447–57.
📃 Gervais-Hupé, J., Pollice, J., Sadi, J., & Carlesso, L. C. (2018). Validity of the central sensitization inventory with measures of sensitization in people with knee osteoarthritis. Clinical Rheumatology, 37(11), 3125–3132.
(03) Est-ce pertinent ?
Laurent FABRE discute ici de la pertinence de cette évaluation. Il parle du fait que cela permet d’expliquer les phénomènes cliniques jusqu’à présent inexpliqués, tels que ceux décrits par Schäfer et coll ou ceux décrits par Nijs.
Ces signes cliniques sont des douleurs bilatérales, la survenue de phénomènes douloureux en l’absence d’évènement traumatisant, ou des facteurs psycho-sociaux.
Cela permettrait de donner du sens aux douleurs des patients. L’importance de donner un sens se comprend selon l’idée de Paul Watzlawick. Selon lui, le problème du patient, la physiologie entraînant celui-ci c’est une réalité de premier ordre. Le patient a une réalité de second ordre, c’est à dire une interprétation personnelle de ses troubles. Leventhal, lui, l’évoque dans son Common-Sense model. Redonner un sens plus proche de la réalité au patient pourrait permettre de changer les comportements inappropriés, c’est le principe même de la thérapie fonctionnelle cognitive de Peter O’Sullivan et ses collègues.
(04) Le traitement
Laurent a parlé ici du fait que la sensibilisation centrale permettait de classifier le patient, ce qui pouvait éventuellement améliorer les résultats. Même s’il n’y a pas de preuves directes sur la sensibilisation elle-même, l’étude de Schafer et coll a pu mettre en évidence l’intérêt d’un traitement selon classification pour les douleurs neuropathiques.
Finalement, l’approche actuelle de Laurent sur la sensibilisation centrale va tout de même être similaire à ce qu’il ferait pour d’autres mécanismes, c’est-à-dire, donner du sens, désensibiliser l’alarmer (par la parole ou par le toucher) et donner de nouvelles options au patient. Nous discutons du fait, que sans changer radicalement ce qu’on fait, comprendre qu’il s’agit de sensibilisation centrale permet de changer pourquoi nous le faisons. Par exemple, cela va nous orienté vers le fait de faire en sorte d’autonomiser le plus possible le patient, surtout si ses stratégies de coping sont plutôt mauvaises.
Aujourd’hui, nous allons parler des autres mécanismes qui peuvent être impliqués dans la douleur persistante en plus de la sensibilisation centrale.
(05) Les autres facteurs
Tout ce qui va toucher au contexte neuro-immuno-endocrinien. On trouve l’importance de la fatigue, du sommeil, du stress et de l’axe hypothalamo-hypophysaire.
Souvent nous oublions de demander « Comment avez-vous dormi dans les deux dernières semaines ? ». À ce lien, vous trouverez quelques astuces pour améliorer le sommeil selon Jason Silvernail, qu’il a pris à la National Sleep Foundation :1. Dormez dans une pièce sombre, silencieuse et fraîche.
2. Posez vos appareils électroniques 1 heure avant d’aller au lit.
3. Utilisez votre chambre simplement pour coucher.
4. Faîtes la sieste de manière avisée.
5. Sortez du lit si vous n’arrivez pas à dormir, la règle des 15 minutes.
6. Maintenez une routine du coucher régulière.
7. N’allez pas au lit en ayant faim, allez aux toilettes avant.
8. Finissez vos exercices 3 heures avant le coucher. (Ne plus appliquer selon cette revue systématique)
9. Pas d’alcool ou de nicotine 3 à 6 heures avant d’aller au lit
10. Pas de caféine au moins 6 heures avant le coucher.
Les facteurs psychologiques sont également importants et ces questions intéressantes permettent de les investiguer :
- Qu’est-ce qui vous fait peur dans cette douleur ?
- Qu’est-ce qu’il se passe dans votre corps ?
- Comment vous faites pour surmonter cette situation ?
Enfin, le dernier facteur qui est évoqué est le floutage cortical, c’est à dire la perturbation du schéma corporel, comme mis en évidence par Moseley dans ce papier, ou Allen dans celui-ci.
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